L’appréhension holistique du monde, la prise en considération de l’Être dans son intégralité, dans son rapport à l’environnement et à « l’émotionnel » a pris le pas sur l’ancienne période moderne basée sur la rationalisation généralisée, la séparation corps et esprit, économie et biodiversité, culture et nature.
Nous pouvons observer un accroissement du lien entre intellect et sens, un équilibre entre matérialité et spiritualité. Depuis quelques années le secteur du bien-être explose, il rassemble notamment : yoga, méditation, développement personnel, hypnose, rapport au mystique, tantrisme, pèlerinage (sans forcément que ce soit lié à une religion), reiki et autres médecines douces. Et de nouveaux rituels tels que les « miracle Morning », des changements de rapport au corps et à la nourriture s’ancrent dans nos quotidiens. Les comportements changent, les individus développent leur esprit critique, s’autorisent à ne plus reproduire « sagement » le schéma traditionnel établi par les générations précédentes. S’accorder du temps pour soi, pour se connaître, se comprendre et trouver une harmonie, une sérénité personnelle procure une satisfaction, et les Y n’ont pas envie d’attendre leur retraite (si elle existe toujours) pour s’épanouir. Le boom de ces pratiques révèle un intérêt grandissant pour l’épanouissement de soi qui ne s’apprend pas à l’école et qui n’a pas (toujours) été inculqué par les parents et qui bouleverse la vie en entreprise.
La saturation des valeurs de l’ancienne période moderne : individualisme, rationalisme et progressisme laisse place à une période post-moderne dans laquelle le modèle économique tend à se réinventer, l’expression « ne plus perdre sa vie à la gagner » n’a jamais autant raisonnée. La recherche d’un équilibre personnel et collectif prend de plus en plus d’importance, l’heure de la frénésie « du toujours plus » est peut-être en déclin.
Je peux constater une ambivalence car d’un côté nous assistons à une réflexion individuelle de « prendre du temps pour soi », se recentrer, se ressourcer, s’écouter, se faire plaisir, (re)devenir le moteur de sa vie. Et en parallèle, un retour au « nous », au collectif, à l’échange via l’open source, le transfert de compétences, de connaissances, la recherche de l’expérience, de l’avis des autres, de ses pairs, du mentoring, du coaching, de la formation continue, la quête du « co », covoiturage, coconstruire, coworking, collocation, ateliers collectifs.
Un collectif incarné par des petits acteurs, des médias indépendants, des influenceurs et des groupes sociaux qui s’interrogent et proposent la cohabitation entre ce nouveau « je » et le retour au « nous ».
Je perçois cependant de cette ambivalence un fil conducteur, celui du passage du quantitatif au qualitatif, que ce soit dans la construction collective d’un monde meilleur ou dans la recherche d’un bien-être personnel, d’un alignement entre qui je suis, ce que je fais au quotidien et l’impact que je laisse sur la société et comme héritage. Aujourd’hui le modèle économique historique est remis en question par une génération Y qui s’interroge et remet en question le modèle qui a toujours était reproduit : enfant fais ce que l’on te dit, ado passe ton bac et choisis les voies « préférées » des parents ou de la société, puis adulte ; trouve un CDI, travaille tous les jours pour gagner de l’argent, pour t’acheter un confort matériel, fonder et construire ta famille. Qu’on se le dise clairement les générations Y et Z ne se retrouvent pas dans cet archétype. La génération Y est selon moi la génération pivot entre les X et les Z, motivée non pas par le fait de « gagner sa vie » mais par l’épanouissement et l’accomplissement de sa vie. Elle semble prendre la parole aujourd’hui, parole qu’elle n’a pas eu l’occasion de prendre lors de son enfance et adolescence. Nous pensions que tout était tracé mais non, les Y osent questionner, critiquer et diffusent des nouvelles valeurs, pratiques et styles de vie.
Un conflit de valeurs, s’observe au sein des familles, des groupes sociaux, et encore plus dans les entreprises. Le mot « carrière » ne fait plus rêver, le CDD est préféré au CDI, il y a plus de Freelances que de CDI aux Etats-Unis, les slasheurs sont admirés, le job out est généralisé. Comme disait Emmanuelle Duez il y a déjà quelques années « Le sujet Y se cogne la tête sur des modèles de leadership, de management, d'organisation, qu'il ne comprend pas, qu'il ne reconnaît pas. Que fait-il ? Il se casse ou débranche la prise. » et ce pour trouver des sources de satisfaction par lui-même ailleurs.
Alors en quoi notre modèle a changé ? Le savoir-faire a remplacé le faire-savoir, l’objet devient l’incarnation de qui je suis, le désir de singularité a remplacé la consommation de masse, l’écologie est devenue un engagement vital qui se diffuse dans chaque dimension de notre vie, la créativité a été décuplée pour (re)prendre la parole dans une société robotisée et verrouillée par le diplôme. Dorénavant le marché de l’occasion est devenu la norme, restaurer & réparer des meubles et objets est devenue une fierté, le Made in France et le local est une priorité, faire plusieurs métiers dans sa vie est une évidence, exercer plusieurs activités professionnelles en même temps est un plaisir et l’innovation sensée reprend petit à petit le contrôle sur la frénésie des technologies.
Ce changement de paradigme déjà bien présent dans un microcosme avant la crise du Covid est exacerbé aujourd’hui et se traduit par la recherche d’une solidarité collective. La recherche d’un mouvement collectif pour réinjecter de l’action au cœur de nos civilisations, bousculer le modèle économique et politique actuel, et ces prémisses prototypent un avenir certain. Ce qui ressort c’est l’envie d’agir individuellement à son niveau mais aussi collectivement à défaut d’attendre que le changement vienne d’en haut.
Aujourd’hui j’ai décidé d’interroger Alexandra Arnaud, 27ans, coach et formatrice, qui a déjà exploré plusieurs métiers et activités. Elle est aujourd’hui spécialisée dans le coaching professionnel de reconversion et entrepreneuriat. Un métier qui permet d’être au contact direct d’individus, souvent en questionnement, et qui s’intéresse au « comment » plutôt qu’au « pourquoi ». Le coaching est davantage orienté sur le présent et l’avenir et non sur le passé. Le coaching permet de se recentrer, donne des clés pour comprendre les situations vécues et ses émotions. Il guide les individus dans leurs choix, les aide à construire leur avenir, et donne des outils et des repères pour aller de l’avant, pour atteindre un épanouissement global de soi. Nous aborderons dans l’interview le rapport de la génération Y au travail, quels sont les nouveaux drivers de vie pour les individus aujourd’hui, le lien entre corps et esprit et le pouvoir de la prise de conscience de ses émotions. L'innovation se trouve aussi dans sa propre vision de la vie et dans ses pratiques.
L’interview complet se trouve ici :
Peux-tu nous parler de ton métier de coach professionnel ?
"Le coaching est une méthode d’accompagnement de personnes ou d’équipes, orientée sur le « comment » et la recherche de solutions, d’actions concrètes vis à vis d’une problématique. Il ne s’agit pas de conseils ou de s’intéresser au « pourquoi ». L’idée n’est pas de comprendre pourquoi je vis cela en ce moment mais de se dire « je sais que je vie cette situation ou ce problème qui me bloque et qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je peux mobiliser pour aller de l’avant ?». C’est plutôt une technique qui peut être complémentaire à la thérapie, aux médecines douces et à toute activité qui fait le lien entre corps et esprit. En fait, si l’on représente le contexte par une boite, très souvent on a tendance à voir uniquement la face de la boîte qui est devant nous. En coaching, on aide la personne à voir toutes les autres faces, à les analyser pour pouvoir prendre une décision éclairée en toute autonomie. On aide l’individu à s’approprier ses prises de conscience, à passer à l’action en fonction de ses priorités.
As-tu observé des comportements récurrents auprès des personnes que tu coaches, et quel est ton rôle ?
Avant de débuter un coaching, il y a une séance d’entretien préalable pour faire connaissance et décider ou non de poursuivre l’aventure ensemble. Systématiquement, les phrases « il faut que je trouve ma place » et « j’ai besoin de remettre du sens dans mon travail » sont prononcées. Bien sûr, cela est dû à ma spécialisation en évolution professionnelle et entrepreneuriat, mais j’ai la sensation que la majorité de notre génération Y souffre réellement du manque de sens. Souvent j’entends « je n’y arrive pas, j’ai des conflits de valeurs entre mes valeurs personnelles et les valeurs de mon entreprise, je ne m’en sors pas dans mon job ». Le coaching va être là pour justement donner des clés et faire en sorte que la personne réalise quel est son « sens » à elle, qu’est-ce qui fait sens pour elle.
Le coaching, c’est l’art de poser des questions. Grâce au questionnement, la personne réalise que ce n’est pas parce qu’elle a toujours dit ou agit de telle manière qu’elle doit perdurer ainsi. Les séances peuvent amener des déclics, des émotions ou des prises de conscience assez fortes. Ensuite j’accompagne le coaché à définir son ou ses objectif(s) à plus ou moins long terme, à définir un plan d’action. Les accompagnements peuvent durer de 3 mois à 1 an. L’objectif est vraiment d’aider la personne à aller de l’avant, à reprendre de l’énergie, à se servir de ses émotions et les accepter. Je suis comme un miroir qui met en exergue des gestes, des mots, des idées, je ne conseille pas mais je fais réaliser et je leur fais mettre des mots sur leurs besoins, leurs sentiments, leurs talents, leurs projets de vie. Par exemple dans le cadre d’une reconversion, je vais proposer des exercices que la personne va faire lors de notre séance sur les intérêts, appétences, besoins mais aussi sur la dimension financière, avec comment gagner de l’argent avec tout ça ? A la fin de chaque séance on fait un point sur le plan d’action. Le coaching c’est concret, c’est rendre la personne moteur et autonome de sa vie. Quelques fois je suggère des ressources, des vidéos, des livres, des supports, pour alimenter son point de vue.
Peux-tu me parler en toute déontologie des comportements émergents et structurants des personnes que tu coaches ?
A mon échelle j’ai coaché essentiellement des entrepreneurs et porteurs de projets. J’ai constaté de gros changements sur le rapport au temps et au travail. Je vois beaucoup de parents qui me disent « pourquoi je ne vois pas mes enfants plus de 2h par jour ? Qu’est-ce que je peux mettre en place pour passer plus de temps pour eux ? Comment faire pour avoir plus de temps pour des activités dans lesquelles je l’épanoui ? Comment faire pour remettre du sens dans mon travail ?». Et ces réflexions sont dans les tiroirs depuis au moins 2 ans, le Covid est juste un catalyseur qui a accéléré ces questionnements. Le besoin de flexibilité horaire et d’organisation, la suppression du présentéisme est un besoin réel . Le discours de la fondatrice de Oh My Cream, interviewée dans le podcast Joli Bump, m’a beaucoup parlé : elle explique qu’elle est convaincue que ses collaborateurs travaillent mieux si elle leur laisse plus d’autonomie, de liberté, de prises d’initiatives. Je crois que cela participe pleinement à trouver de l’équilibre. Je ne crois pas que tout le monde deviendra freelance ou entrepreneur et que le salariat va disparaître. En revanche, je suis convaincue que la motivation principale de cette génération et de celle à venir est de retrouver de la sérénité, de l’apaisement dans un monde qui va à toute vitesse. Pour moi, l’expression « il faut souffrir dans son travail » n’est clairement plus d’actualité. J’ai mentoré beaucoup de porteurs de projets qui étaient en side project, qui jonglent entre plusieurs activités et s’épanouissent de cette manière. Ce sont de nouveaux modèles! Faire une longue carrière dans une même boite ne fait plus rêver du tout, et je dirais même que sur ma génération personne ne garde un job plus de 4 ans. Le rythme de travail change et donne naissance au fait de pouvoir cumuler plusieurs activités : en passant souvent en 4 ou 3 cinquième. La possibilité en fonction des entreprises d’avoir une rupture conventionnelle laisse aussi la possibilité de créer plus facilement son projet et c’est une vraie chance et opportunité que nous avons en France.
Que penses-tu de la prise de conscience de l’interdépendance entre corps et esprit qui historiquement et culturellement en occident ont été deux éléments séparés ?
« J’espère que la prise de conscience du lien profond entre corps et esprit va se démocratiser. C’est très culturel, en Chine si tu travailles sur l’un, tu travailles également sur l’autre et on prend aussi bien en compte le symptôme physique que le bien-être psychologique, l’alimentation et la vitalité du corps. La France a une culture, une histoire très intellectuelle, on a coupé les deux éléments corps et esprit et aujourd’hui on voit de plus en plus de personnes qui prennent conscience de ce lien souvent après un traumatisme. Ils ont attendu et à un moment donné leur corps dit stop dans la cadre d’un burn-out, d’un décès, une maladie grave par exemple et pour la première fois de leur vie ils découvrent que l’un va avec l’autre. Mais cela tend à se démocratiser, on le voit d’ailleurs les mutuelles remboursent désormais 2 à 5 séances d’ostéopathie par an, ce n’était pas le cas avant, pareil pour la kiné qui est également remboursée. » Je fais une précision ici sur le fait que la mutuelle Alan rembourse désormais les séances de médecines douces, dont les séances de méditation. « Des méthodes qui n’étaient pas prises au sérieux auparavant le sont et d’autres méthodes plus ésotériques sont de plus en plus plébiscitées, on n’a jamais vu autant de stages ou de retraites de yoga, reiki, shiatsu, méditation, art thérapie, etc. qu’ ’aujourd’hui.
Comment les prises de consciences et la recherche de l’épanouissement, du qualitatif, du sensible se diffusent dans notre société ?
Premièrement il y a une réalité financière, c’est très sympa le spa, le shiatsu, le yoga, mais ce sont des choses qui ne sont pas encore remboursées et ce n’est pas la priorité pour toutes les « classes ». Concrètement on a souvent associé l’image développement personnel au côté bobo parisien alors que maintenant ces pratiques s’ouvrent de plus en plus. Et d’ailleurs financièrement on trouve de plus en plus de supports gratuits ou open source qui tendent à démocratiser ces activités. En coaching par exemple, il existe le coaching solidaire : ce sont des séances qui sont payées à hauteur de 35€ là où les prix moyens vont osciller entre 75 et 100€.
De plus en plus en plus d’associations se créent et offrent la possibilité d’essayer différentes activités bien-être et médecines douces. Des médias presque gratuits, des vidéos sur YouTube, des blogs où influenceurs donnent également accès à beaucoup de contenus pour s’informer, se former. Les gens prendront ou ne prendront pas mais sauront que ça existe et pourront essayer.
Est-ce que le coaching a un rôle à jouer dans la connaissance et la prise en considération de ses émotions, de sa sensibilité et de ses besoins ? Comme évoqué plus haut, cette connaissance et cette attention à soi n’est pas apprise à l’école en France. Selon la revue Pratiques de Formation/Analyses, Microsociologies « Entrer dans le sentiment, c'est accepter d'être réceptif à l'égard du monde qui, toujours, nous parle différemment. » qu’en penses-tu ?
En effet dans mon activité de coach, j’ai pu constater, que la prise de conscience et l’écoute de ses émotions et sentiments arrivent là aussi tardivement souvent après un évènement fort, l’individu fait comme un « reset », et laisse son monde s’ouvrir sur les émotions. Des choses bougent, par exemple les pays nordiques Finlande ou Suède ont intégré dans leur système éducatif la prise en compte des émotions, et ils éduquent les enfants à prendre le temps de s’écouter et de se poser des questions. On leur demande « comment vous vous sentez et pourquoi vous vous sentez comme cela ? » On le voit aussi avec les méthodes Montessori, ou la pédagogie Steiner qui prennent en compte ce rapport aux émotions, les notre et celles des autres. En étant capable d’accepter de ne pas être des super héros et des super machines alors la vie sera plus douce et peut-être que l’on pourra éduquer nos enfants différemment, les sensibiliser à la reconnaissance et l’acceptation de leurs émotions et de leur personnalité.
Au niveau de notre système de valeurs, nous, la génération Y sommes en conflit. Depuis l’enfance on doit suivre des règles, écouter, satisfaire les parents, les professeurs etc… et le numérique nous vole du temps, de plus en plus de temps pourtant nécessaire au développement de son esprit critique, sa propre réflexion et lecture du monde, et ne nous permet plus de nous ennuyer, or l’ennuie est source de créativité et de réflexion. Et en même temps, il y a une ambivalence qui est que beaucoup ose critiquer, ose remettre en question et agissent pour faire bouger les lignes au risque de bousculer les croyances et pratiques soi-disant ancrées dans notre société. Quel est ton ressenti vis-à-vis de ces observations ?
« J’ai également vécu cela, et je pense que nous sommes la génération charnière, nous sommes une grande majorité a porté ça. Nous faisons la rupture avec l’ancien modèle préétablit qui était très simple : avant tu devais travailler pour nourrir ta famille et donc accumuler des ressources, que ton travail te plaise ou pas ce n’était pas ton objectif, ton objectif c’était ton salaire et la sécurité de ton emploi. Et nous, nous sommes une génération où l’on arrive avec nos gros sabots et nous disons tout haut que gagner beaucoup d’argent, ce n’est pas du tout notre priorité première. Ce qui nous importe c’est de s’épanouir dans notre travail car on y passe 8, 10, 12h par jour. Et si nous devons mourir demain, nous avons besoin d’être satisfait, heureux de ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. C’est un changement de paradigme énorme, on peut paraître « capricieux » aux yeux de nos parents, mais c’est un sillage profitable pour les générations futures. Peu de gens l’on fait avant nous et on voit le jugement de certains lorsqu’une personne démissionne de son CDI grand groupe pour faire un CAP pâtisserie par exemple. Le système va forcément bouger, notamment le système éducatif et du travail. J’identifie cependant un frein : la course à la productivité, notre rapport au temps qui est néfaste. La clé pour moi est le ralentissement global et peut-être même la décroissance, pourquoi acheter plus, gagner plus, ou travailler plus ? Il y a beaucoup d’individus qui n’ont pas envie de tout ça. Et là, le collectif peut aussi être une clé, car ensemble, on va plus loin. A plusieurs, tu avances en fonction du rythme des autres. C’est un sujet qui m’importe beaucoup, c’est important d’être davantage tourné vers les autres et d’arrêter de vouloir aller toujours plus vite. Pour moi, l’explosion du Collectif se traduit par les retraites, les stages, du coaching collectif en entreprise.
As-tu un film, un livre, un mantra à nous conseiller ?
Le film documentaire : Free solo, un documentaire fort, qui incarne des valeurs de détermination, de dépassement de soi, notre rapport au temps, au fait de s’écouter et d’aligner ses émotions et son intuition. https://www.youtube.com/watch?v=xpDQTWVVRK4
Et une vidéo YouTube : Brené Brown – la puissance de la vulnérabilité https://www.ted.com/talks/brene_brown_the_power_of_vulnerability
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